Date : 26 avril, 2016

Catégorie(s) : Défense collective des droits

ÉTUDE DE CRÉDIT DU MTESS – LE REGROUPEMENT DES ORGANISMES EN DÉFENSE COLLECTIVE DES DROITS QUESTIONNE LE MINISTRE BLAIS

Montréal, 25 avril 2016 – C’est aujourd’hui que les député-e-s étudient les crédits budgétaires du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité Sociale pour l’année à venir et le Regroupement des organismes en défense collective des droits (RODCD) a plusieurs questions à poser au ministre François Blais.

Rappelons d’abord que nous sommes environ 300 organismes en défense collective des droits au Québec. Notre contribution à la participation citoyenne, à la démocratie, à la défense des droits sociaux et économiques, à la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale a été officiellement reconnue par le gouvernement à travers une politique gouvernementale au début des années 2000. Malgré cette reconnaissance, le financement des organismes en défense collective des droits vit de constants reculs puisque cette reconnaissance ne s’est jamais traduite par un financement adéquat des organismes.

Des reculs, parce que faute d’indexation annuelle de nos subventions, les organismes s’appauvrissent. Chaque année, il y a des organismes qui ferment leurs portes, épuisés par le manque de financement. Le mouvement doit faire face à des difficultés financières grandissantes, à un moment où les droits sociaux sont plus menacés que jamais.

Mentionnons que les organismes en défense collective des droits ne reçoivent en moyenne que 54 000$ annuellement. Un groupe sur quatre ne reçoit que 30 000$ alors que plus de six groupes sur dix ne reçoivent même pas la moyenne de financement. C’est une réalité insoutenable, et nous craignons plusieurs fermetures dans les prochaines années.

Face à ces reculs, les organismes en défense collective des droits ont plusieurs questions à adresser au ministre François Blais, responsable du financement de la défense collective des droits :

  • Il y a 192 000$ de plus dans les sommes dédiées au Fonds d’aide à l’action communautaire autonome (FAACA) cette année. Ce fonds sert, entre autres à financer les organismes en défense collective des droits. À quoi servira cet argent?
  • Selon les états financiers du FAACA des années antérieures, nous remarquons qu’en l’espace de deux ans, 1 750 000$ ont été retiré du programme Promotion des droits. Outre le transfert de plusieurs organismes dans un autre ministère pour une somme d’environ 1M$, le ministre Blais peut-il nous expliquer ce qu’il est advenu du 750 000$ restant?
  • En 2010-2011, le gouvernement a injecté 300 000$ supplémentaires au FAACA par année pendant trois ans. Étant donné que le nombre d’organismes ne cesse de diminuer depuis et qu’aucun d’entre nous n’a été augmenté, le ministre peut-il nous expliquer à quoi a servi le 900 000$ qui nous avait été accordé?
  • Quand le ministre se décidera-t-il à envoyer un signal clair aux organismes pour leur dire qu’il travaille pour leur obtenir un rehaussement important de leur subvention?

Les organismes en défense collective des droits, bien qu’ils soient grandement affectés par le manque de financement, sont loin de vouloir renoncer à se battre. Rappelons qu’en novembre dernier, inquiets par les ententes réduites de moitié par le gouvernement et insatisfaits de leur situation grandissante de sous-financement, plus de 80% des organismes en défense collective des droits ont fait la grève et ont fermé leurs portes pour réclamer plus d’argent et des engagements à long terme. Maintenant que les engagements à long terme ont été accordés, les groupes se tiennent prêts à poursuivre la lutte pour l’augmentation de leur financement.

Monsieur le ministre : les organismes en défense collective des droits veulent des réponses et ils réclament votre soutien.

Caroline Toupin, pour le comité de coordination du Regroupement des organismes en défense collective des droits. Ce regroupement représente 25 regroupements nationaux réunissant plus de 300 organismes en défense collective des droits.