Date : 3 novembre, 2015

Catégorie(s) : Action communautaire,Défense collective des droits,Manifestation

GRÈVE DU COMMUNAUTAIRE : SAM HAMAD RENCONTRE LES ORGANISMES EN DÉFENSE COLLECTIVE DES DROITS

Montréal, le 3 novembre 2015. Des représentantes des organismes en défense collective des droits ont rencontré hier le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Sam Hamad. Deux sujets étaient à l’ordre du jour : le renouvèlement des ententes de financement (protocoles d’ententes) des organismes en défense collective des droits qui arrivent à échéance le 31 mars 2016 et le rehaussement de ce financement.

Du côté du renouvèlement des ententes, rappelons que l’automne dernier, le gouvernement coupait de moitié les ententes avec les organismes en défense collective des droits. Plutôt que de renouveler sur 3 ans, tel que le prévoit la Politique gouvernementale sur l’action communautaire, les ententes ont été signées pour seulement 18 mois. Le ministre Hamad a affirmé aux représentantes des organismes en défense collective des droits qu’il travaillait dans le sens d’une entente sur trois ans. « Toutefois, aucun engagement formel n’a pu être obtenu du ministre lors de cette rencontre » déplore Caroline Toupin du Regroupement des organismes en défense collective des droits. Le ministre ne peut pas nous dire non plus à quel moment nous aurons une confirmation. À moins de 5 mois de l’échéance des ententes, les organismes sont toujours dans la noirceur totale », poursuit-elle.

L’incertitude qui plane actuellement sur les groupes en défense collective des droits cause son lot de difficultés : impossibilité pour les organismes de conclure des ententes à long terme (bail, contrats de télécommunication, contrats de travail, etc.), difficultés à planifier les actions, fragilité au sein des conseils d’administration, etc. Le ministre Hamad reconnaît que ces difficultés sont bien réelles et comprend toute l’importance d’une entente à long terme afin d’assurer une stabilité.

Du côté du financement, le ministre Hamad est moins ouvert au dialogue. Bien qu’il reconnaisse l’importance du rôle des organismes en défense collective des droits dans la société, notamment sur le plan de la démocratie, il a clairement fait comprendre que dans le contexte actuel, le renouvèlement à long terme représenterait déjà une victoire pour notre mouvement et qu’un rehaussement n’est pas envisageable.

« Actuellement, les organismes en défense collective des droits reçoivent, en moyenne 54 000$, alors qu’en réalité, ça nous prendrait une moyenne de 180 000$ pour réussir à faire efficacement notre travail, explique madame Toupin. Les groupes sont à bout de souffle d’autant plus que la pression est de plus en plus grande pour que les organismes offrent les services que le réseau public ne peut plus assumer alors que le financement lui, ne suit pas ».

Pour Marie-Hélène Arruda, coordonnatrice du Regroupement, « non seulement on manque de financement, mais en plus nos subventions ne sont pas indexées ce qui signifie qu’on s’appauvrit d’année en année. Cette situation nous amène à réduire nos activités et nos services offerts à la population, à faire des mises à pied, à fermer sur de longues périodes faute de financement. Les travailleurs et les travailleuses sont en situation d’épuisement et nous constatons également de graves difficultés au niveau de la rétention du personnel et du recrutement. Bref, nos groupes n’en peuvent plus, ils ont besoin d’une annonce positive sur le plan financier », conclut-elle.

« La mobilisation historique autour de la grève du communautaire des 2 et 3 novembre en dit long sur l’état du communautaire et des organismes en défense collective des droits qui en ont assez du sous-financement, assez de l’austérité », déclare madame Toupin.

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Pour plus d’informations ou pour des entrevues :

Caroline Toupin, 514-260-3786

Marie-Hélène Arruda, 514-266-2269

www.defensedesdroits.com

À propos :

Le Regroupement des organismes en défense collective des droits (RODCD), rassemble 22 regroupements et organismes nationaux et représente 320 organismes en défense collective des droits partout au Québec. Les organismes en défense collective des droits œuvrent dans plusieurs secteurs: égalité entre les femmes et les hommes, droit au logement, droit à un revenu décent, droits des consommateurs, droit à l’éducation, droit à un environnement sain, etc.  Dans sa Politique, le gouvernement reconnaît le rôle essentiel que ces groupes jouent dans la vie démocratique, dans les débats sociaux ainsi que dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale.